Le Musée régional de Kamouraska a passé les cinq dernières années à revoir l’ensemble de ses expositions et à rénover le bâtiment patrimonial qui l’abrite, un couvent construit en 1851 au cœur même du village de Kamouraska. Fière de ces réalisations, faites sans compromis dans un souci d’accessibilité au grand public, l’administration savoure aujourd’hui le succès que rencontre l’institution auprès des visiteurs.
Fondé en 1977, c’est une véritable renaissance que vit le Musée régional de Kamouraska depuis quelques années. Fini l’époque où le milieu s’inquiétait pour son avenir, indique la directrice générale Anik Corminboeuf. Elle le dit sans détour, le Musée est rentable et dégage des profits. « On fonctionne sans subvention. On s’autosuffit. » Un fait plutôt rare dans le milieu culturel.
Cette autosuffisance permet au Musée régional de Kamouraska de faire les choses comme il l’entend. Anik Corminboeuf l’avoue, son établissement fonctionne un peu « en marge » : il n’est pas accrédité et ne respecte pas toutes les « normes muséales » prônées par le ministère de la Culture et des Communications. Oubliez ici les cordons qui s’assurent de tenir à carreau les visiteurs des artéfacts exposés et ne vous attendez pas à une généralisation de la diffusion numérique, la nouvelle approche privilégiée dans le monde muséal, mais qui cause aussi bien des maux de tête en ces temps de COVID-19.
Au Musée régional de Kamouraska, l’approche demeure encore un peu vieille école : les visiteurs se lancent à la découverte du musée par eux-mêmes en s’abandonnant à la lecture des quelques panneaux d’interprétation mis à leur disposition, ou découvrent les expositions au sein d’une visite guidée où toutes les questions sont permises. Comme le rappelle Anik Corminboeuf, cette façon de faire ne semble pas déplaire, puisque les entrées sont au rendez-vous, à son plus grand bonheur. À ce chapitre, elle avoue même que la COVID-19 ne semble pas avoir freiné l’engouement cette année.
Il faut aussi dire que l’intérêt que suscite aujourd’hui le Musée dépasse largement les frontières régionales. Le Washington Post a cité l’endroit comme attrait à visiter lors d’un arrêt à Kamouraska, un petit velours qui vient rappeler à l’institution que nul n’est prophète en son pays. Un chercheur en histoire, Claude Ferland, a quant à lui témoigné sur son blogue de la justesse des reconstitutions des scènes de vie d’antan, signe de la qualité des expositions du Musée, de l’avis d’Anik Corminboeuf.
« On fait affaire avec une designer qui n’est pas issue du milieu muséal, mais qui a un souci d’esthétisme et un grand respect des caractéristiques historiques des différentes époques que doivent reconstituer nos expositions », poursuit-elle.
Ces expositions, au nombre de six – Du bateau au magasin général ; le salon seigneurial Taché ; du berceau au village ; les quatre saisons à Kamouraska ; prendre les eaux à Kamouraska ; le petit théâtre du couvent —, sont le reflet de l’histoire de Kamouraska et ce qui a contribué à sa renommée au fil du temps. S’ajoute à cette liste cette année, l’exposition temporaire « Femme, féminité et dentelles », qui présente un survol de l’évolution de la robe de mariée à travers différentes tenues portées par des mariées de la région, au fil des siècles.
Enfin, mentionnons également la présentation de tableaux de l’artiste Georges St-Pierre, le retour des visites guidées au sein du village afin de mieux comprendre l’architecture propre à Kamouraska, berceau de la villégiature au Canada, ainsi que les sorties géologiques, une occasion unique d’en savoir davantage sur le paysage caractéristique de la région. Plus de détails sur le site internet : museedekamouraska.com.